Haïti chérie

Duvalier 28 novembre

1980/1985

28 novembre : le CCIPJH se souvient…

Montréal, le 27 novembre 2011 – Le Comité contre l’impunité et pour la justice en Haïti (CCIPJH) tient à souligner un autre triste anniversaire de la répression duvaliériste.

Durant la fin des années 70, un mouvement de revendication commençait timidement en Haïti. Syndicats, partis politiques, associations de défenses des droits humains, presse indépendante au service de la population, demandaient plus de droits et plus de liberté. Le pouvoir, dans un premier temps, sembla tolérer ces différents mouvements citoyens. Il faut rappeler qu’alors, a Washington, les démocrates au pouvoir faisaient pression pour que la dictature se « libéralise ».

Mais, en novembre 1980, les élections américaines portaient au pouvoir un républicain et implicitement le pouvoir en Haïti interprétait ce changement comme le signal d’un durcissement. Le 28 novembre 1980, le gouvernement de Jean-Claude Duvalier ordonne une rafle dans divers secteurs de ce qu’on nommait le mouvement démocratique. Des dizaines de syndicalistes, d’activistes des droits humains, de journalistes, de membres de partis politiques, mais aussi de jeunes d’organisation de quartier, de femmes, sont arrêtés. Arrestations arbitraires, emprisonnement, mauvais traitements, tortures, suivis plus tard, pour plusieurs d’entre eux, d’expulsions vers des pays comme le Venezuela, le Canada, les États Unis.

Des victimes de la répression du 28 novembre 80 passeront de nombreuses années en exil. Quelques uns seront gardés en prison plusieurs années. Ce n’est qu’à la chute de la dictature que plusieurs d’entre eux pourront rentrer dans leur pays, revoir leur famille, retrouver leur vie et leur métier.

Rappelons aussi que le 28 novembre 1985, au plus fort de la résistance pour renverser la dictature duvaliériste, l’armée a dispersé dans le sang une manifestation aux Gonaïves, tuant trois écoliers. Nous pensons donc également ici aux familles de Daniel Ismaël, Mackenson Michel et Jean Robert Cius.

Aujourd’hui, alors que Jean-Claude Duvalier circule librement en Haïti, que le gouvernement du président Martelly envisage le rétablissement de l’armée d’Haïti, les victimes de la terrible répression des Duvalier continuent à attendre que la justice se mette en branle contre l’ancien dictateur.

Dans la poursuite de notre engagement, nous nous associons au Collectif contre l’impunité (Haïti), à la Concertation pour Haïti (Montréal), et à tous les autres groupes et individus qui militent pour la fin de l’impunité, pour réclamer de nouveau le procès de Jean-Claude Duvalier.

Pas de vraie démocratie sans justice !