jeudi 25 avril 2013

Commémoration 26 avril...

 

 
·      Communiqué du Comité contre l’impunité et pour la justice en Haïti (CCIPJH) de Montréal
http://haiticheriemaguym.blogspot.ca/2013/04/commemoration-26-avril-communique-du.html

 

·           Messe à Montréal – message de Jean-Claude Icart
Le 26 avril 1963, il y a 50 ans, plus d’une centaine de personnes, dont de nombreux officiers actifs ou retraités de l’Armée d’Haïti, furent froidement assassinés par le régime duvaliériste. À cette occasion, des messes seront dites à la mémoire des victimes dans les paroisses d’Haïti et dans de nombreuses églises de la diaspora.

À Montréal, en solidarité avec cet élan contre l’oubli, la Mission Catholique Notre Dame d’Haïti soulignera cet évènement au cours de la cérémonie religieuse du dimanche 28 avril 2013, à 17H00. La Mission Catholique Notre Dame d'Haïti est située au 10946, boulevard Saint-Vital, à Montréal- Tél : 514-276-7659.

Une invitation spéciale est lancée à tous ceux qui n’ont jamais cessé de
croire à un État de droit en Haïti.


 

·           À Paris (source : http://www.collectif2004images.org/)
Messe célébrée le 26 avril à midi à l’Église de la Madeleine, Place de la Madeleine, Paris 75008
Célébration œcuménique présidée par le pasteur Corinne Akli, le pasteur Valentin Rodrigue et le père Emile Dufor vendredi 26 avril de 19h à 20h Chapelle du DEFAP (Service Protestant de Mission) 102 boulevard Arago 75014 Paris (Métro ST Jacques ou Denfert Rochereau.)

·           Communiqué du Collectif contre l’impunité

Jean-Claude Duvalier est l'héritier du 26 avril 1963

Depuis le retour en Haïti, le 16 janvier 2011, de l'ex-Président à vie Jean-Claude Duvalier, un difficile combat est mené pour faire échec à l'impunité, refuser la banalisation de la dictature et la négation des crimes contre l'humanité perpétrés par la dynastie de François et Jean-Claude Duvalier.

Depuis février 2013, les plaignants et plaignantes du Collectif témoignent, devant la Cour d'Appel de Port-au-Prince, des violations subies et des innombrables exécutions et disparitions de nos concitoyens et concitoyennes durant le règne des Duvalier. A travers divers actes, notamment l'adoption de la Constitution du 29 mars 1987, l'État haïtien a reconnu les 29 ans de la sanglante dictature. Les défenseurs, supporteurs et héritiers de Duvalier tentent cependant de jeter le blâme sur les victimes et d'insulter la mémoire des milliers de personnes broyées par la machine duvaliériste.

Le 26 avril est une date symbolique de notre histoire. Le 26 avril 1963, la dictature, toute griffe dehors, avait organisé un massacre. Le 26 avril 1986, le duvaliérisme sans Duvalier s'est montré, avec la répression exercée par l'armée contre la manifestation, devant Fort-Dimanche, pour honorer la mémoire des victimes de la dictature.

A la veille de la commémoration de la date symbolique du 26 avril, François Nicolas Duvalier, petit-fils et fils de dictateur, cherche à réhabiliter François Duvalier, sa présidence à vie et sa succession. Si le peuple haïtien n'avait pas fait le 7 février 1986, nous aurions eu droit à un deuxième héritier assumant, comme le premier, le prix du sang et la politique d'anéantissement du pays.

Le Collectif mêle sa voix à celle du Comité de commémoration du 26 avril 1963, pour refuser l'oubli, honorer la mémoire des victimes, saluer la résistance et, surtout, appeler à la vigilance citoyenne.

Nous n'oublierons pas ce qu'a été la dictature duvaliériste !
Port-au-Prince, le 24 avril 2013
Danièle Magloire Coordonnatrice – Collectif contre l’impunité
 

·           Article d’Edwidge Danticathttp://www.progressive.org/haiti-duvalier-massacre-50-years-later
Note : La plaignante à laquelle Michèle Montas fait référence dans l’article [one of her fellow plaintiffs who was forced to travel from northern Haiti with her husband’s severed head in a bucket ] est Adrienne Gilbert. Voici ce que son amie-compagne d’infortune, Élizabeth Philibert nous en dit : « Adrienne Gilbert a été arrêtée le 2 septembre 1969 au Cap-Haitien en compagnie de son compagnon de lutte Raymond Jean-François. Celui-ci a trouvé la mort lors de son arrestation par des soldats et des macoutes de François Duvalier. Adrienne a eu la vie sauve. C’est ainsi qu’elle fut amenée à Port-au-Prince à la demande du colonel Claude Breton, chef de la répression d’alors des années 1969 à 1970. Tout au long de la route, elle tenait entre ses jambes un bidon contenant la tête de son compagnon, Raymond Jean-François. Adrienne a été incarcérée, d’abord aux casernes Dessalines, puis au Pénitencier national jusqu’à sa relaxation le 24 janvier 1973 avec moi.(*)  À noter que ces événements eurent lieu durant la grande razzia de 1969 perpétrée par les macoutes contre les communistes. Enfin, et, pour l’histoire, cette machine répressive de 1969 a débuté le 18 janvier 1969, date à laquelle les deux grands partis : PEP et PUDA venaient de se fusionner pour donner naissance au PUCH. »

(*) NDLR : Voir Affaire Knox -
http://www.fordi9.com/Pages/AffaireKnox.html
 

·           Texte de Guylène Bouchereau Salès - http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=115849
@-@-@-@-@
 

Commémoration 26 avril - Communiqué du CCIPJH


Comité contre l’impunité
et pour la justice en Haïti
CCIPJH



Communiqué

Pour diffusion immédiate

Commémoration 26 avril… pour ne jamais oublier

Montréal, le 25 avril  2013 – Le Comité contre l’impunité et pour la justice en Haïti (CCIPJH) de Montréal, solidaire du Comité du 26 avril en Haïti, salue la mémoire des victimes des 26 avril 1963 et 1986.

Il y a 50 ans, le 26 avril 1963, le régime Duvalier va utiliser la formule répressive qui sera la sienne tout au long des années de la dictature : la responsabilité étendue à la famille, aux proches, aux amis et parfois aux voisins d’un individu déclaré coupable. Ainsi, lorsqu’on allait arrêter quelqu’un et que cette personne était absente, n’importe qui trouvé dans la maison pouvait être pris à sa place.

Cette forme de la répression a été appliquée de manière vaste et violente tout au long de la journée du 26 avril 1963. Le prétexte : une attaque contre la voiture présidentielle qui amenait les enfants du président Duvalier à l'école, durant laquelle leurs gardes du corps furent tués.

La réaction contre cette apparente tentative de kidnapping fut terrible. Macoutes et duvaliéristes, partisans du régime, appelés à prendre les armes, ont été ce jour-là autorisés à abattre sans sommation. Ils s’attaquèrent d’abord aux officiers de l'Armée soupçonnés de comploter contre Duvalier, tout particulièrement le lieutenant François Benoît, accusé par Duvalier d’être l'auteur de l'attentat (on saura plus tard qu'il n'en n'était rien). Tous les membres de la famille Benoît (et même de l'avocat Benoît Armand, coupable de son prénom) et tous les membres de la famille Edeline (nom de jeune fille de l’épouse du Lieutenant Benoît) seront ce jour-slà assassinés.

Certains macoutes profitèrent de l'occasion pour éliminer des personnes afin de s'emparer de leurs biens et d'autres ont exécuté des gens simplement parce qu'ils se trouvaient sur leur chemin. En plus des gens assassinés le jour même, beaucoup ayant été arrêtés, battus, blessés par balles, ont survécu et certains ont pu témoigner des événements.
Durant les années de la dictature de 1957 à 1986, cette forme de responsabilité élargie aux proches servira à terroriser la population haïtienne. En 1964, à Thiotte, Mapou, Grand Gosier et Belle Anse, après l’infiltration d’une guérilla venue de République dominicaine ; à Jérémie, après le débarquement des 13 de Jeune Haïti ; en 1969 à Cazale où des membres du PUCH s’étaient réfugiés ; à Port-au-Prince le 26 avril 1963, pour ne citer que ces massacres où des familles entières, des dizaines de membres d’une communauté, furent exterminés parce que un ou plusieurs des leurs avait osé se dresser contre le régime Duvalier.

Cinquante ans après le 26 avril 1963, alors que des voix osent manifester leur nostalgie des années Duvalier, alors que le petit-fils du dictateur ose parler de vertus républicaines dans un hommage à  François Duvalier, il est de plus en plus urgent de rappeler la répression systématique exercée dans toutes les couches de la population haïtienne, et ce jusqu’aux derniers jours de cette dictature, le 31 janvier 1986, où près d’une centaine de personnes furent tuées a Léogane, à Carrefour, dans les bidonvilles, lors de manifestations spontanées célébrant prématurément le départ de Jean-Claude Duvalier. Il faut aussi rappeler qu’à cette répression s’ajoutaient la corruption, la dilapidation des fonds publics, la prévarication, sans oublier les entraves à toute liberté de parole, de réunion, d’association, qui furent durant 30 ans les caractéristiques des régimes Duvalier.

Le CCIPJH rend hommage aux victimes du 26 avril 1963 et également aux victimes du 26 avril 1986. Il importe en effet de se rappeler que ce jour-là, après une messe à la mémoire des victimes de 1963, une procession est brutalement réprimée devant le Fort Dimanche lorsque l’armée ouvre le feu tuant plusieurs participants.

Nous nous joignons à celles et ceux qui, en Haïti et à travers sa diaspora, commémorent ces dates afin que nous n’oubliions pas ce que furent vraiment les années Duvalier. Et pour que nous prenions toutes les dispositions pour que jamais plus pareilles exactions ne se reproduisent. Continuons à lutter contre l’amnésie, contre l’impunité, et pour la justice.

N’oublions pas : pas de vraie démocratie sans justice !

-30-

Source : Jan J. Dominique, porte-parole du CCIPJH ccipjhmontreal@gmail.com